• A la lumière de plusieurs enquêtes indépendante, il apparaît de plus en plus évident que les dommages infligés à Israël par l'Iran sont considérables. • Un long article de Mike Whitney rend compote dans le détail de l'événement et pose la question fondamentale : si la guerre reprend et met Israël dans une position encore plus délicate, les Israéliens monteront-ils au nucléaire ? • Sur un autre plan, on doit considérer que le succès iranien confirme le conflit ukrainien sur l'apparition d'une nouvelle forme de guerre.
Le long article que Mike Whitney consacre, dans ‘UNZ.com', aux résultats de la guerre entre Israël et l'Iran (la "guerre des douze jours") est particulièrement intéressant pour deux raisons qui se renforcent l'une l'autre :
• D'une part, il confirme ce que d'autres auteurs indépendants ont développé. On citera particulièrement Larry Johnson dans sa maîtrise d'ancien analyste de la CIA avec les contacts qu'il faut : deux fois, les 26 juin 2025 et 27 juin 2025, et Glenn Diesen interviewant ce même Johnson (en traduction instantanée en français), le 2 juillet 2025 . Alexander Mercouris lui-même l'a cité dans une de ses chroniques, en le félicitant vivement pour la qualité de son travail.
• D'autre part, cette confirmation doit être prise très au sérieux dans la mesure où Whitney, qui est évidemment du camp des indépendants antiSystème, est en général du type pessimiste forcené. Il a tendance à noircir les menaces et les pressions que le Système fait peser sur les "indépendants", et souvent à nier que des coups très durs lui aient été portés. Par conséquent, qu'il se rallie complètement à la thèse "optimiste" (du point de vue antiSystème) comme il le fait dans cet article est une marque de confirmation intuitive autant qu'opérationnelle de cette évaluation.
Dans la logique ainsi développée, Whitney développe l'hypothèse qu'Israël ne peut accepter d'en rester là et qu'il reprendra la guerre dès qu'il aura récupéré l'essentiel de ses moyens. Cette hypothèse est très largement répandue et rencontre autant la position politique de Netanyahou (" dépendant à la guerre") que sa psychologie, correspondant précisément à celle des extrémistes israéliens (et d'ailleurs, aussi bien dans la psychologie américaniste, avec le trait de caractère de l' indéfectibilité, tout cela marinant dans une soupe cosmologico-religieuse extrêmement relevée). Elle est, cette même hypothèse, tout à fait théorique mais également tout à fait affectiviste et comme née selon des conceptions relevant du « déchaînement de la Matière ».
Nous nous nous y retrouvons donc, avec deux options : ou bien Israël parvient à impliquer les USA dans cette guerre, éventuellement à l'aide d'un gigantesque faux-drapeau claquant au vent ; ou bien Israël passe au nucléaire, – comme dit Whitney :
« Il faut garder à l'esprit qu'un certain nombre de dirigeants israéliens ont déclaré à plusieurs reprises que Netanyahou devrait "finir le travail", un terme intentionnellement vague qui fait référence à l'utilisation d'une arme nucléaire. »
Voilà un chapitre ouvert (à quand la reprise de la guerre) qui n'est pas sans alimenter le sentiment d'une absence totale de contrôle sur les événements, comme devant un spectacle d'une marche folle vers l'abîme. Un autre chapitre est celui de la "guerre nouvelle".
De l'obsolescence de la supériorité aérienne ?
Il s'agit d'un domaine qui prend de plus en plus de consistance, sur lequel nous reviendrons très-rapidement : la confirmation fondamentale mais pas encore fracassante de l'existence d'une nouvelle "forme" de guerre... Pourquoi des guillemets ? Parce qu'on y trouve rien de fondamentalement nouveau dans les outils et les actes opérationnels, mais simplement un bouquet de capacités technologiques poussées à l'extrême de leurs dynamique, engendrant des combinaisons tout à fait nouvelles, et donc une nouvelle "forme".
On part d'un constat qui nous paraît évident : la "guerre des 12 jours" confirme la guerre de l'Ukraine dans sa forme. Les singularités de cette nouvelle "forme" sont les suivantes :
• Les capacités habituelles de l'attaque aérienne sont devenues, sinon inutiles dans tous les cas marginales, et la quête de la supériorité aérienne également.
• La puissance de frappe des missiles employés (par les Iraniens, face aux escadres de F-15 et de F-35 inutiles ou presque, dans tous les cas stupéfaites) est devenue extrême grâce à l'accession des Iraniens à l'hypersonique, au stade intermédiaire ou au stade achevée. Contre cela, il n'y a rien à faire pour l'instant, aucune défense ne peut être assurée, – et le "Dôme de Fer" s'avère être en fer-blanc, quincaillerie inutile, à 3-4 $millions le missile...
• Cette puissance, si l'on peut employer ce terme, se retrouve dans la précision qui complète la puissance de choc de l'hypersonique en la concentrant sur l'objectif parfaitement identifié.
• On parle des drones aussi, qui servent d'"armes de poing", à petites charges mais gênantes, mais surtout qui servent de leurres, de simulacres, pour occuper les défenses à s'intéresser au marginal tactique et ouvrir la voie à l'hypersonique stratégique.
Ainsi les Israéliens se sont retrouvés avec quelque chose de tout à fait inédit pour de tels héros de la guerre, eux qui sont bardés de quincailleries américanistes, de prétention et de réputation concernant une armée qui n'existe plus dans l'esprit de la chose depuis 1967. Celui qui prétend qu'il serait temps de "finir le travail" devrait y repenser.
dedefensa.org
Guerre perdue et prête à repartir
On laisse ignorer au peuple américain pourquoi Israël a accepté un cessez-le-feu avec l'Iran. Certes, Israël était rapidement à court d'intercepteurs de défense aérienne (le rendant plus vulnérable aux attaques iraniennes). Mais cette question n'est que secondaire. La véritable raison pour laquelle ils voulaient un cessez-le-feu était qu'ils étaient systématiquement pulvérisés et devaient arrêter l'hémorragie au plus vite. C'est pourquoi Israël a « jeté l'éponge » moins de deux semaines après la première salve, car l'Iran décimait une cible après l'autre sans fin en vue. Alors, Israël a capitulé.
Bien sûr, ce n'est pas l'histoire que nous lisons dans les médias occidentaux, où il n'est fait aucune mention de la destruction massive de cibles stratégiques israéliennes (par des missiles balistiques iraniens) ; cette information a été complètement occultée dans la couverture médiatique générale. Mais c'est pourquoi Israël a persuadé Trump de trouver une issue diplomatique : les pertes commençaient à s'accumuler et l'Iran ne relâchait pas ses efforts.
Saviez-vous qu'il est illégal de publier des vidéos ou des photos de bâtiments frappés par des missiles iraniens en Israël ? Autrement dit, si vous publiez des photos de bâtiments, d'infrastructures ou de bases militaires en flammes, vous irez en prison. C'est ainsi que le gouvernement contrôle le récit et convainc le public qu'il est en train de gagner une guerre qu'il est en train de perdre. Mais ne me croyez pas sur parole ; voici un extrait vidéo d'un présentateur israélien expliquant comment la censure gouvernementale affecte la capacité du public à comprendre ce qui se passe :
Raviv Drucker, de CH13 : Il faut reconnaître qu'il y a une certaine dimension iranienne dans notre façon de signaler les frappes de missiles de notre côté. Je ne parle pas de l'Institut Weizmann, mais il y a eu de nombreux impacts de missiles sur des bases de Tsahal, sur des sites stratégiques, dont nous ne rendons toujours pas compte à ce jour. Et il y a une raison claire à cela, que tout le monde comprend chez nous. Mais parallèlement à cette raison évidente, cela a créé une situation où les gens ne se rendent pas compte de la précision des frappes iraniennes et de l'ampleur des dégâts qu'elles ont causés dans de nombreux endroits. Nous ne connaissons que l'Institut Weizmann ; il y a beaucoup d'endroits que nous ignorons.
Je le répète : cela a créé une situation dans laquelle les gens ne se rendent pas compte de la précision des Iraniens et de l'ampleur des dégâts qu'ils ont causés dans de nombreux endroits.
Que pouvons-nous déduire de cette déclaration ?
La nouvelle génération de missiles balistiques iraniens est abondante, précise et mortelle. Il faut reconnaître que le présentateur semble penser que les citoyens méritent d'être informés de l'existence de ces armes de pointe afin de pouvoir prendre des décisions éclairées pour leur propre sécurité. Nous partageons ce point de vue, mais nous savons aussi que les médias, fortement censurés, contrôlés par l'État et obéissant à des intérêts personnels, ne changeront pas leur façon de diffuser l'information. Après tout, leur objectif n'est pas d'informer, mais de façonner l'opinion publique.
Mais nous nous éloignons du sujet. Ce que nous voulons montrer, c'est qu'Israël n'a pas accepté le cessez-le-feu parce qu'il avait atteint ses objectifs stratégiques, mais parce qu'il était sous le feu des critiques et voulait stopper l'hémorragie. Notre jugement se fonde sur une liste restreinte d' installations militaires, de renseignement, industrielles, énergétiques et de recherche et développement clés qui ont été frappées par des missiles balistiques à guidage de précision qui ont semé le chaos en Israël.
Rappelons que l'opération True Promise III a lancé pas moins de 22 salves de missiles balistiques de pointe (dont beaucoup étaient utilisés pour la première fois) qui ont infligé des coups dévastateurs à plusieurs sites israéliens fortement fortifiés, considérés comme « les bases militaires les plus protégées au monde ». Les missiles iraniens ont transpercé les défenses israéliennes à chaque tir, réduisant leurs cibles à l'état de métal tordu et de blocs de cendres brisés. (Un expert en armement estime que seulement 5 % des missiles balistiques iraniens ont été interceptés.) Extrait d'un article de Press TV :
L'Iran a détruit le soi-disant « Pentagone israélien », le complexe militaro-renseignement Kirya dans le centre de Tel Aviv, qui apparaît comme une masse incandescente sur les quelques photos publiées sur X. Bien qu'il soit l'un des endroits les plus fortement fortifiés des territoires occupés, protégé par un bouclier multicouche de systèmes de défense israéliens et américains, le complexe n'a pas été en mesure de repousser le barrage de missiles iraniens dans les toutes premières phases de True Promise III….À Haïfa, un missile iranien à guidage de précision a frappé un immeuble abritant des services du ministère israélien de l'Intérieur, chargés de la coordination militaire interne. La frappe a perturbé les réseaux logistiques et les systèmes d'intervention d'urgence au niveau municipal.
Des missiles iraniens ont également détruit le quartier général du renseignement militaire Aman, situé à l'échangeur de Glilot Mizrah, près d'Herzliya. Aman supervise des unités d'espionnage d'élite telles que l'Unité 8200 (renseignement électromagnétique), l'Unité 504 (renseignement humain) et l'Unité 9900 (renseignement géospatial). Le complexe abrite également le quartier général opérationnel du Mossad, la tristement célèbre agence de renseignement extérieur du régime israélien.
L'Iran a également frappé la base aérienne « imprenable » de Nevatim, dans le désert du Néguev, avec plus de 30 missiles balistiques, causant d'importants dégâts qui (bien sûr) n'ont pas été signalés. Nevatim abrite la plupart des F-15 et F-35 israéliens, bien que nous ignorions le nombre d'avions détruits. Voici d'autres informations de Press TV :
D'autres bases aériennes ciblées comprenaient Tel Nof et Ben Gourion près de Tel Aviv, Ramat David près de Haïfa, Palmachim sur la côte méditerranéenne et Ovda près d'Eilat.
Les missiles iraniens, y compris ceux utilisés pour la première fois, ont ciblé les centres de commandement et de contrôle de l'armée israélienne et du Mossad à Tel-Aviv et à Haïfa.
Le 16 juin, des missiles balistiques iraniens ont frappé la raffinerie de pétrole de Bazan à Haïfa, le plus grand centre de traitement de carburant du régime, qui fournit environ 60 pour cent de son essence, 65 pour cent de son diesel et plus de 50 pour cent de son kérosène.
Les frappes ont causé d'importants dégâts, entraînant la fermeture complète de la raffinerie et de ses filiales. Le ministre israélien de l'Énergie a par la suite admis que l'installation nécessiterait une reconstruction majeure, estimant qu'un redémarrage partiel ne serait pas possible avant un mois.
Une centrale électrique voisine a également été endommagée, provoquant des pannes de courant généralisées dans les régions centrales des territoires occupés.
Le 23 juin, des missiles iraniens ont frappé près d'une centrale électrique à Ashdod, provoquant une puissante explosion et des coupures de courant localisées. Des explosions et des coupures de courant ont également été signalées près de Hadera, où se trouve Orot Rabin, la plus grande centrale électrique d'Israël.
En outre, l'Iran a directement ciblé des sites militaro-industriels impliqués dans la récente agression israélienne. Parmi eux se trouvait le complexe Rafael Advanced Defense Systems, au nord de Haïfa, qui abrite plusieurs usines et centres de recherche et développement produisant des éléments clés du matériel militaire israélien.
Rafael fabrique les intercepteurs de missiles Iron Dome et David's Sling, qui ont tous deux échoué à plusieurs reprises à stopper les missiles palestiniens et iraniens. L'entreprise produit également des missiles de croisière et des missiles guidés utilisés dans les frappes contre l'Iran, notamment les kits Spice et les missiles Popeye, Rocks, Spike et Matador.
La zone industrielle de Kiryat Gat, un important centre de production de microprocesseurs et de haute technologie militaire, a également été touchée. Les frappes iraniennes auraient endommagé des lignes de production essentielles aux programmes israéliens de drones et de surveillance.
Plus au sud, le parc de technologies avancées de Gav-Yam Negev, près de Beersheba, qui abrite des entreprises spécialisées dans la cyberguerre, l'IA et les technologies militaires, n'a pas été épargné. Nombre de ces entreprises collaborent étroitement avec l'armée israélienne et le Mossad.
L'Institut Weizmann des Sciences de Rehovot, au sud de Tel-Aviv, a également été une cible de premier plan. Connu pour ses activités de recherche et développement militaires et ses partenariats avec les agences militaires israéliennes, l'institut a subi des dommages considérables dans ses laboratoires clés. Ses membres et professeurs ont confirmé la perte de plusieurs années de recherche. L'Institut Weizmann joue également un rôle dans le programme nucléaire clandestin d'Israël, de nombreux scientifiques nucléaires de Dimona y ayant été diplômés ou y ayant enseigné. Press TV
Résumons : en un peu plus d'une semaine, l'Iran a frappé ou anéanti :
- Le « Pentagone israélien », le complexe militaro-renseignement Kirya
- L'Institut Weizmann des sciences qui joue un rôle dans le programme nucléaire clandestin d'Israël
- Le quartier général du renseignement militaire d'Aman, situé à l'échangeur de Glilot Mizrah, près d'Herzliya, supervise des unités d'espionnage d'élite telles que l'Unité 8200 (renseignement électromagnétique), l'Unité 504 (renseignement humain) et l'Unité 9900 (renseignement géospatial).
- Branches du ministère israélien de l'Intérieur responsables de la coordination militaire interne
- Le quartier général opérationnel du Mossad
- La base aérienne de Nevatim la plus protégée d'Israël (et la base aérienne de Tel Nof)
- L'aéroport Ben Gourion (à plusieurs reprises) ainsi que Ramat David, Palmachim et Ovda près d'Eilat.
- Les centres de commandement et de contrôle de l'armée israélienne et du Mossad à Tel Aviv et à Haïfa…
- La raffinerie de pétrole de Bazan à Haïfa, le plus grand centre de traitement de carburant d'Israël
- Une centrale électrique géante à Ashdod, déclenchant une puissante explosion et des pannes de courant localisées.
- Le complexe Rafael Advanced Defense Systems au nord de Haïfa, qui abrite plusieurs usines et bâtiments de R&D qui produisent des éléments clés du matériel militaire israélien
- La zone industrielle de Kiryat Gat, un centre majeur de production de microprocesseurs et de haute technologie militaire
- Le parc de technologies avancées de Gav-Yam Negev, près de Beersheba, qui abrite des entreprises travaillant dans la cyberguerre, l'IA et la technologie militaire.
Vous voyez le tableau ? En seulement dix jours (du 13 au 23 juin), l'armée iranienne a minutieusement détruit une grande partie des installations militaires, de renseignement, industrielles, énergétiques et de recherche et développement les plus prestigieuses d'Israël à travers le pays. (Avez-vous entendu parler de cela dans les médias occidentaux ?) Si la guerre avait duré une semaine ou deux de plus, la Terre Sainte aurait été réduite à un désert incendiaire du tiers-monde, impropre à l'habitation. En bref, ce n'était pas un cessez-le-feu normal. Il s'agissait d'une capitulation désespérée d'un adversaire dépassé qui a vite compris qu'il frappait « au-dessus de sa catégorie ». Voici comment Trump a résumé la situation :
« Israël a été durement touché. Ces missiles balistiques ont détruit beaucoup de bâtiments », a déclaré Trump aux journalistes lors du sommet de l'OTAN à La Haye mercredi.
Oui, Israël a pris une vraie raclée.
Il convient de noter qu'il n'existe aucun accord formel entre l'Iran et Israël. (Aucun document signé ni engagement explicite.) Le cessez-le-feu a été négocié par des voies diplomatiques détournées, principalement sous la médiation du Qatar. Un haut responsable de la Maison-Blanche et un diplomate informé des négociations ont indiqué qu'Israël acceptait de cesser ses frappes si l'Iran cessait ses attaques, et l'Iran a confirmé son respect de ces conditions grâce à la médiation du Qatar. Trump a annoncé le cessez-le-feu comme un « cessez-le-feu complet et total » devant être mis en place progressivement sur 24 heures, malgré de nombreuses violations de la part des deux parties depuis la conclusion de l'accord initial le 23 juin. (Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a initialement déclaré qu'il n'y avait « aucun accord », mais a indiqué que l'Iran cesserait sa riposte si Israël respectait sa part du marché.)
Le problème, bien sûr, c'est que le cessez-le-feu ne tiendra pas, car Israël et les États-Unis y voient simplement un moyen de gagner du temps pour se regrouper et se préparer à la prochaine vague d'hostilités. (Comme à Minsk.) Prenons les propos suivants du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, qui a déclaré samedi :
On ne dirait pas qu'il recherche une « paix durable », ni même une fin temporaire des combats. On dirait plutôt quelqu'un qui a déjà défini une stratégie pour reprendre les hostilités et qui attend simplement le feu vert (de Bibi) pour la mettre à exécution.
Mais quel pourrait être ce plan ? Après tout, Israël utilisait déjà son armement militaire de pointe et ses systèmes de défense aérienne avancés. De quels autres outils dispose-t-il pour produire un résultat différent de celui qu'il vient de connaître après seulement douze jours de conflit ?
C'est là que la situation devient inquiétante, car Israël n'a que deux options : soit entraîner les États-Unis plus profondément dans le conflit (y compris par le déploiement de forces terrestres), soit se doter du nucléaire. Il n'y a pas de troisième option. Ainsi, quel que soit le plan de Bibi et de ses généraux, il sera d'une force et d'une ampleur différentes de celles observées lors du dernier accrochage. Lisez ce texte déconcertant de l' édition du samedi du Times of Israel :
Après la frappe américaine contre l'Iran plus tôt cette semaine, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump ont convenu d'une fin rapide de la guerre à Gaza et d'une extension des accords d'Abraham,rapporte Israel Hayom, citant « une source familière avec la conversation ».Selon le média, Trump et Netanyahou ont convenu lors d'un entretien téléphonique que la guerre à Gaza prendrait fin dans les deux semaines. Quatre États arabes, dont les Émirats arabes unis et l'Égypte, gouverneraient conjointement la bande de Gaza à la place du Hamas. Les dirigeants du groupe terroriste seraient exilés et tous les otages seraient libérés.
Cependant, les alliés arabes ont affirmé à plusieurs reprises qu'ils ne participeraient pas à la réhabilitation d'après-guerre de Gaza sans l'accord d'Israël pour que l'Autorité palestinienne prenne pied à Gaza dans le cadre d'une future solution à deux États, mais Netanyahou a catégoriquement rejeté tout rôle de l'AP dans la bande de Gaza….
Trump et Netanyahou ont été rejoints lors de cet appel « euphorique » lundi soir par le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer, selon Israel Hayom.
L'Arabie saoudite et la Syrie établiraient des relations diplomatiques avec Israël, et d'autres pays arabes et musulmans suivraient leur exemple. Israël, pour sa part, exprimerait son soutien à une future solution à deux États, sous réserve de réformes de l'Autorité palestinienne. Parallèlement, les dirigeants ont convenu que Washington reconnaîtrait la souveraineté israélienne sur certaines parties de la Cisjordanie. Times of Israel
Ceux qui suivent de près les événements au Moyen-Orient savent que rien dans cet article n'est vrai. La guerre à Gaza ne connaîtra pas de fin rapide, les accords d'Abraham ne seront pas étendus rapidement et Israël ne soutiendra certainement pas la solution à deux États.
Alors, que se passe-t-il ici, quel est l'intérêt de cette propagande absurde à laquelle personne de sensé ne va croire ?
Répondons à cette question par une hypothèse : imaginons qu'une catastrophe inattendue, du type du 11 septembre, se produise dans les prochaines semaines, avec l'empreinte iranienne. Et imaginons que cette opération sous fausse bannière soit suffisamment destructrice pour que les « suspects habituels » du Capitole et les médias grand public exigent de Trump qu'il agisse immédiatement et bombarde l'Iran. Si ce scénario devait se produire, ne serait-il pas préférable pour Bibi et Trump de pouvoir mettre en avant leurs récents efforts pour résoudre la crise de Gaza ? Ne bénéficieraient-ils pas de la perception (par l'opinion publique) qu'ils avaient activement cherché la paix, mais qu'ils avaient été contre toute attente contrecarrés par les actions de l'Iran ?
En effet, ils le feraient.
Bien sûr, tout cela n'est que spéculation ; j'ignore ce qui va se passer. Mais quand des partisans de la ligne dure comme Katz, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, le ministre des Finances Bezalel Smotrich et d'innombrables autres au sein du gouvernement loufoque de Netanyahou croient qu'Israël doit « garder l'épée levée » pour empêcher l'Iran de recouvrer ses capacités militaires (Smotrich), alors une personne prudente se préparera au pire.
Il faut garder à l'esprit qu'un certain nombre de dirigeants israéliens ont déclaré à plusieurs reprises que Netanyahou devrait « finir le travail », un terme intentionnellement vague qui fait référence à l'utilisation d'une arme nucléaire.
Afin de déterminer la probabilité d'un tel événement, nous devons nous demander si un gouvernement qui justifie le meurtre et la famine forcée de millions de femmes et d'enfants dont il a la charge, a les scrupules moraux de s'opposer à l'utilisation de l'arme la plus meurtrière du monde ?
Nous devrions tous être très inquiets du fait que Netanyahu va faire exactement ce que nous attendons de lui.
Mike Whitney